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L’opportunité du registre phytosanitaire dématérialisé

Plus que quelques semaines, ou quelques mois, pour les agriculteurs pour noter leurs interventions phyto sur papier. Après, ils devront passer au format numérique ou se faire accompagner par un organisme tiers à cet effet.

À partir du 1er janvier 2026 ou 2027, le registre phytosanitaire des agriculteurs devra être dématérialisé. Une occasion pour les coopératives et négoces de transformer une contrainte réglementaire en une opportunité d’accompagnement. Et certains sont déjà sur les rangs.

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Fini les notes au stylo dans l’agenda : à partir de l’année prochaine – ou celle d’après –, les agriculteurs devront avoir un registre phytosanitaire sous forme électronique. Pour les aider à passer le cap, coopératives et négoces sont prêts, avec des prestations, nouvelles ou préexistantes. « On estime qu’il y a entre 100 000 et 130 000 exploitations digitalisées, c’est-à-dire utilisant elles-mêmes un logiciel de gestion parcellaire, ou via une structure les accompagnant », analyse Thomas Voisin, directeur de Smag. Certains producteurs ont déjà recours à leur distributeur pour répondre à l’obligation d’un registre phytosanitaire, qui n’était jusqu’ici pas forcément informatisé. Comme chez Unéal, qui propose depuis plus de dix ans EasyPhyt, service de ressaisie des données d’interventions phytosanitaires avec vérification réglementaire et édition du registre. « La facturation est fonction du nombre d’heures passées », précise Jean-Baptiste Richez, TC agronomie et services.

Logiciel plutôt que ressaisie

Aujourd’hui, « on compte 365 adhérents qui ont pris ce service dans le cadre de l’offre Odacio Sérénité réglementaire », chiffre Adeline Coustenoble, directrice marketing et digital chez Unéal. Odacio, c’est une série d’offres d’accompagnement proposées depuis juillet 2024, comprenant un logiciel de traçabilité parcellaire portant le même nom. Avec la nouvelle réglementation, Adeline Coustenoble s’attend à une hausse de la demande pour EasyPhyt, même si « l’enjeu, c’est vraiment d’embarquer les adhérents avec Odacio ».

En Charente, le négoce Fortet-Dufaud enregistre les interventions phytosanitaires des clients qui ont recours aux services de conseil Optimus et Optifertile. « On le propose car il y a beaucoup d’attentes », explique Fabien Brotreaud, responsable du pôle service et réglementaire, tout en reconnaissant une tâche très chronophage, qui interroge en termes de rentabilité, et de responsabilité, car c’est le négoce qui enregistre les pratiques.

Du registre au conseil

Avec le registre dématéralisé, « la réglementation va émuler le marché pour faire grandir l’offre de services », analyse Guillaume Dupuis, consultant avant-vente chez Isagri ingénierie. Et ce chez les coopératives et négoces, mais aussi dans les chambres d’agriculture ou les CER, qui proposent pour certains déjà des offres. Un outil de différenciation, pour renforcer le lien, et une première marche pour aller plus loin dans les services. Pour la distribution agricole, « l’idée, c’est que d’une saisie réglementaire, on fasse un outil de pilotage technique pour mieux accompagner les agriculteurs sur des sujets qui ne sont pas uniquement du ressort de la dématérialisation de la traçabilité phytosanitaire », observe Thomas Voisin. Comme le conseil technique.

Océalia est sur les rangs. La coopérative proposait déjà deux accompagnements. Avec l’offre Autonomie, l’adhérent s’abonne à Smag Farmer, outil de gestion parcellaire, appuyé par Océalia pour le prendre en main. Avec l’offre Confort, il délègue : « Nos experts enregistrent sa traçabilité phytosanitaire, réalisent son plan de fumure, font du conseil en lien avec la Pac, la fertilisation… », illustre Jérémy Chopin, responsable du service développement solutions adhérents. Et depuis mi-septembre, Océalia a ajouté une nouvelle corde à son arc, ciblé sur l’enregistrement des pratiques phytosanitaires : Phyto’zen. En pratique, l’agriculteur envoie par SMS, mail ou courrier ses informations sur ses traitements, et Océalia remplit son registre numérique. « On a de très bons retours », remonte Jérémy Chopin. Un autre service a été lancé en parallèle : Scopix, avec un enregistrement automatique des épandages via des balises installées sur le tracteur. « Les informations remontent dans Smag Farmer si l’agriculteur est équipé, ou via une interface Scopix », précise Jérémy Chopin.

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